Document sans nom
m
m
m

Menu

News
Photos
Videos
Portraits
Forum
Liens
Info
Liberty Pizza
Les meilleures pizzas pour vous rassasier à la fin des week-end. Seulement 4,90 $ par texto au 06.13.26.63.81
 
 
 
m
Kalymnos-GRECE
Couché de soleil à la grande
grotta

Interview de Claude VIGIER

17/10/06
Claude Vigier Nous avons souhaiter réaliser un interview de Claude Vigier qui est une figure mythique du monde vertical grenoblois. Pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est un bonhomme un peu timide, qui a tendance a raser un peu les murs mais il est difficile de l’ignorer car le bonhomme impose, il est massif comme on dit par chez nous !!! (rèf pour Julian). Mais sa timidité n’a d’égal que sa gentillesse, Claude est très abordable et beaucoup de jeunes grenoblois lui doivent leur passion pour la montagne.
Il est un des principal équipeur des sites isérois, notamment « le petit désert », on lui dois beaucoup de premières maintenant devenues classiques en cascade de glace ( Les Larmes de chaos, Délivrance, Symphonie d’automne, La colère du ciel…), des grandes dans le Verdon, aux aiguilles de Chamonix. Il est surtout connu aujourd’hui pour son investissement à l’ESMUG (l’école d’escalade et de montagne de l’université de Grenoble).

Erwan : Claude, pourrais-tu nous retracer ton parcours jusqu’à aujourd’hui ?

Claude : Oui, ben au début je faisais beaucoup de basket, avec mon gabarit, ça m’a d’ailleurs toujours favorisé pour les pas d’allonge en escalade. Et j’ai travaillé comme ferrailleur avec mon père. Puis j’ai décidé de reprendre les études pour passer le professorat d’EPS, le Guide de haute montagne. J’ai été nommé à Auxerre, j’ai pu ré équiper le Saussois, ça a fait un peu jaser au début parce que certains locaux voulaient garder l’équipement originel puis finalement ça a été bien apprécier par la suite… Et je suis arrivé en Isère, j’ai d’abord été prof en collège et lycée, ça m’a permis de beaucoup équiper et maintenant je suis à la Fac depuis 5 ans.

Erwan : Parle-nous un peu de l’ESMUG, et de ton rôle ?

Claude : L’ESMUG, c’est l’école des sports de montagne, c’est un service inter universitaire. Moi, je suis prof responsable, j’avais un bon profil pour ce poste car je suis prof d’EPS et guide en même temps. Je fais beaucoup d’encadrement et de formation, c’est un réservoir de 1800 étudiants quand même, il y a de quoi faire ! J’essaie de proposer le maximum d’activités en loisir et en sport noté, maintenant on propose du ski de rando, de la cascade, de la rando pédestre, de l’escalade en salle et à l’extérieur, de l’alpinisme classique… Ce qui est important, c’est que chacun y trouve sa place, aussi bien pour les gens qui grimpent dans le 8 par exemple et qui privilégient la performance, que les gens qui veulent juste faire leur petite via-ferrata le week-end  et qui privilégient un simple contact avec la nature. Pour illustrer, aujourd’hui on a beaucoup plus d’étudiants de Stendhal qu’avant. La plupart du temps, se sont des littéraires avec une activité sportive peu marquée mais maintenant ils trouvent leur compte à l’ESMUG avec la mise en place de pratiques plus loisirs et natures.

Erwan :Es-tu satisfait de ton travail à l’université, des moyens mis en places, des retours des étudiants ?

Claude : Oui, ça a été un renouvellement dans ma carrière. J’ai été élevé dans un milieu artisan avec mon père qui me disait que l’investissement permet de s’accomplir. Pour moi c’est pareil à l’ESMUG,c’est un peu comme une PME. Tu mets en place des choses, les étudiants paient leurs adhésions, ce sont des sources de revenus avec lesquels nous avançons, l’augmentation du nombre d’adhérents est en quelque sorte le retour qui nous est offert. J’ai carte blanche pour organiser ce que je veux, exemple j’ai mis en place la cascade de glace en sport noté alors que je n’aurai jamais pu faire ça dans un établissement scolaire. Il y a vraiment un espace de liberté inouï si tu es prêt à t’investir. Ce qui est dommage c’est qu’on ait pas de mur d’escalade correct à l’université alors que l’activité montagne est magistrale à Grenoble, l’ESMUG est la plus grosse école de sport en terme de pratiquants.

Erwan : Et quelle est ta pratique préférée ?

Claude : J’aime bien toutes les pratiques, je m’adapte à chacune : cascade, grandes voies, etc, en m’investissant à fond mentalement au moment ou j’y suis. Ce que je veux dire c’est que je ne fais pas de la falaise pour progresser en grandes voies ou en alpinisme, je fais de la falaise pour faire de la falaise et quand je suis en montagne c’est pour faire de l’alpinisme, aucune pratique n’est subordonnée à l’autre. Cependant, aujourd’hui je suis plus trop motivé par les trucs trop lourds en alpinisme, avec des grandes « bartasses », je préfère les trucs rentables en organisation et en temps de grimpe comme les goulottes ou la cascade, d’ailleurs j’ai jamais été trop tenté par les expés. Après le truc qui m’intéresse un peu moins, c’est la résine même si j’arrive parfois à me prendre au jeu. Mais je trouve quand même l’ouverture en mur intéressante, c’est un formidable outil pédagogique, ça permet de dicter certains mouvements aux élève pour les faire progresser : pieds en adhérence, enroulés…

Erwan : T’arrive t-il de faire encore des courses à clients ?

Claude : Oui, ça m’arrive. Bon, j’ai pas tellement cherché à développer ce travail car je suis déjà bien pris à la Fac et j’ai pas envie de passer mes vacances à faire le guide mais je garde toujours une activité avec des clients. Il y a un savoir faire à conserver dans le travail avec les clients et c’est quelque chose que je trouve très sympa. Le Mont-Blanc par exemple, même si la course est surfaite, j’aime bien parce que les gens se dévoilent et ils sont contents, on partage quelque chose de très intéressant. Même les gens qui font ça pour frimer, ils en chient et après ils changent, ça leur apporte quelque chose de meilleur.

Erwan : Et ton meilleur souvenir d’ouverture ou de montagne en général ?

Claude : C’était sûrement au Verdon, j’ai pratiqué au début de la mode du Verdon dans les années 80. Je me souviens d’un grand moment quand j’ai jeté ma corde dans le mur de « Surveiller et punir »qui n’était pas encore ouverte à l’époque. J’ai ouvert une voie qui s’appelle « Frime et Châtiment », c’est une voie qui a incité beaucoup d’autres grimpeurs à venir ouvrir de ce côté, notamment Marco Troussier. C’était une paroi vierge, magnifique, il y avait le côté belle ligne réalisée, le côté découverte d’une paroi et un petit côté prestigieux du Verdon. Je prends beaucoup de plaisir à ouvrir en tête, il y a un côté artistique, tu mets en jeux des qualités morales, d’adaptation contrairement à l’équipement en couenne qui correspond plus à un savoir-faire, une sorte d’artisanat. Mais j’avoue que je n’ouvre pas toujours des grandes voies en tête, d’abord il faut du temps et des gens motivés parce que dès fois il faut avouer que tu passes beaucoup de temps à ouvrir une grosse bouse !

Erwan : Après ton plus beau souvenir, parle nous de ton plus gros taqué ?

Claude : C’était pendant ma première hivernale. Avec un copain, on avait décidé d’aller faire l’intégrale de l’éperon Tournier aux Droites, on voulait faire une première en hivernale et on avait un bon niveau. Globalement, ça s’est bien passé pendant l’ascension, on a fait 3 bivouacs, et on s’est ramassé une grosse tempête le dernier jour. Le problème, c’est qu’il avait beaucoup neigé pendant l’ascension et on s’est fait prendre dans une avalanche de 600m à la descente. On s’en ai sorti avec plus de peur que de mal, juste quelques gelures. J’en garde pas forcément un mauvais souvenir, c’est une expérience intéressante, frôler la mort fait réfléchir sur la vie, progresser même si je préférerais ne pas avoir à recommencer !

Erwan : Tu m’étonnes !? Et sinon, toujours aussi motivé pour ta pratique perso ?

Claude : Bien sur mais maintenant j’aime aussi faire d’autres choses comme profiter de ma petite fille alors que quand j’avais 30 ans j’étais focalisé sur la montagne. Disons que j’ai aujourd’hui une démarche plus ludique sur l’activité. Mais j’aime bien faire des trucs durs encore, ma motivation reste presque intacte. Je pense que ce qui est important, c’est d’aimer l’activité et pas la réussite dans l’activité, car la réussite est quelque chose d’éphémère. Si tu prends un jeune mec qui grimpe souvent, il va devenir tout de suite très fort mais un jour il va peut-être plus progresser et c’est à ce moment là de savoir si l’activité lui plaît pour ce qu’elle est : même si je prends des buts par certains étudiants, je garde un bon plaisir.

Erwan : On se demandait, en voyant ta carrure, si toi aussi t’étais tombé dedans quand t’étais petit, comme Obelix ?

Claude : J’ai été élevé au grain en plein air mais ça va étonner tout le monde, j’étais plutôt rachitique quand j’étais petit. Ensuite ça a changé ! Et dans ma famille on est plutôt solides !

FIN

GRENOBLOIS
Erwan MADORE
Thibault SAUBUSSE
Tanguy MONTAGNIER
Julian
Benoît THOLLIN
Quentin JAILLARD
Yohan CHUZEVILLE
 
GRENOBLOISE
 
 
MYTHE
Claude VIGIER
 
grenoblegrimpe@free.fr

Pour nous envoyer des news et
des infos diverses et même des conneries sont les bien venues.